"Häagen-Dazs Party"

Sophia avait demandé une nouvelle chambre d'hôtel. Elle en avait pris une assez modeste, car elle trouvait inutile de gaspiller de l'argent pour quelques nuits. Elle posa sa valise dans l'entrée après avoir essayé plusieurs fois d'ouvrir la porte avec la cart magnétique qu'on lui avait donné qui marchait une fois sur deux. Elle parcourut la chambre du regard et se décida enfin à pénétrer dans la pièce, trainant sa valise derrière elle. Elle la souleva avec difficultés et la jetta sur le matelas moelleux qui lui servait de lit. Elle ouvrit la fermeture éclair et déposa ses affaires dans une armoire prévue à cet effet. Ensuite, elle mit la valise sous son lit et s'effondra sur celui-ci. Elle regarda un bon moment le plafond et décida qu'elle allait s'acheter de quoi se nourrir, si elle ne voulait pas mourir de faim dans cette chambre. Elle s'habilla en vitesse, sortit de la chambre presque en courrant.

Une demi-heure plus tard, elle revint avec un seul et unique sachet contenant de la glaçe. Elle avait parcouru longuement les rayons du super marché, quand elle arriva au rayon surgelé et çe fut l'illumination. Bref, elle jetta sa veste sur son lit, mit le pot de glaçe dans le congélateur, et fila prendre une douche. Elle ressortit longtemps plus tard de la salle de bain en peignoir et mit en marche la télé pendant qu'elle allait chercher la glaçe dans le congélateur.

Elle était maintenant assise sur son lit, une cuillère à café plantée dans un pot de glaçe à côté d'elle pendant qu'elle zappait. Elle frissona de plaisir à l'idée d'une soirée calme, puis elle entendit qu'on frappait à sa porte. Elle était persuadée que c'était le service de chambre ou un truc dans ce genre donc elle se leva pour ouvrir, la cuillère dans la bouche et le pot dans la main...

[Je m'incruste, si ce n'est pas réservé x)]

Après sa discussion avec Sophia, Lucas avait décidé de laisser passer un peu de temps. Mais alors, juste un peu. Le jeune homme avait continué de marcher dans les rues et avait remarqué un petit restaurant plutôt sympa. Il s'y arrêta et y prit un repas modeste; Lucas n'avait pas beaucoup d'appétit et il en connaissait la raison. Il resta, seul, à sa table durant environ une heure et ressortit du restaurant un peu mieux. Il sentait les forces reprendre le dessus sur son mal de tête et sa baisse de moral. Après ça, il devait avouer qu'il ne se sentait pas vraiment à l'aise, seul à se promener dans la rue et à regarder les gens passés. Cela le rendait encore plus... "Déprimé" qu'il ne l'était déjà. Il décida donc de reprendre le chemin en direction de l'hôtel en espérant que Sophia n'ait pas déjà changé de chambre. Pourquoi ? Il n'en avait pas la moindre idée. Peut-être voulait-il seulement se rassurer sur le fait qu'elle n'était pas pressée de s'en aller. Aujourd'hui, il avait eu droit à sa petite victoire, elle avait décidé de rester ici et non de repartir pour New-York. Au moins, il pourrait essayer de lui parler, de la voir et, surtout, de lui montrer qu'il était capable de tenir quelques heures tranquilles, sans faire de "bêtises", comme elle le lui avait demandé.

Sans s'en rendre vraiment compte, Lucas était arrivé devant les portes de l'Atlantis hôtel, l'hôtel où il logeait. Il s'avança vers ses dernières et les poussa. Puis, il s'approcha de la reception pour demander s'il avait des messages. Mais non ! Aucun message pour notre cher Lucas. Lui qui avait espéré que Sophia lui laisse le numéro de sa nouvelle chambre... Il acquiesça et remercia la jeune femme qui lui avait gentiment répondu et se s'avança vers les ascenseurs. Quelques minutes plus tard, il était devant la porte de sa chambre en train d'ouvrir la porte à l'aide de la carte magnétique. Lorsque cela fut fait, il entra dans la chambre et lança son blouson sur le lit double, qui ne servirait à présent que pour lui. Quel gachis ! Et oui, Lucas avait complètement déconné et tout gaché, encore une fois...

Pour se changer les idées, Luke entra dans la salle de bain et prit une douche, avant d'en ressortir plus motivé que jamais. Il passa une main dans ses cheveux pour les ébouriffer et, après un dernier coup d'oeil dans un miroir, sortit de la chambre en prenant son porte-monnaie. Il descendit à nouveau en prenant l'ascenceur et s'approcha de la réception. Mais, à mi-chemin, il s'arrêta. Etait-ce une bonne idée ? Il ne le saurait pas avant d'avoir essayé... Lucas prit alors une bonne bouffée d'air et reprit son allure assurée pour s'approcher de la réception par où il était passé quelques minutes auparavant. Sans hésitation, il lança un:

-Bonjour. J'ai perdu le numéro de chambre de mon amie. Vous pourriez m'aider ? Sophia Stevens...

Vu le regard que la réceptioniste venait de lui lancer, Lucas pouvait aller de rhabiller. Quoi que... Quelques longues minutes et négociations plus tard, il s'y trouvait. Devant la porte de la chambre de Sophia. Luke pouvait se montrer convaincant lorsqu'il le voulait et voilà la preuve. Plutôt confiant, bien que ne sachant pas quoi répondre lorsqu'elle lui demanderait ce qu'il ficherait là, Lucas frappa trois coups distincts à la porte. La jeune femme avait vidé son sac et lorsqu'elle l'avait quitté, dans les rues, il avait eu l'impression qu'elle se sentait moins en colère, même si elle avait toujours l'air boulversée. Seulement, Luke ne voulait pas s'arrêter en si bon chemin. Il n'osait pas lui révéler ce qu'il ressentait, mais peut-être pouvait-il le lui prouver, en lui montrant qu'il saurait attendre et être compréhensif, sans pour autant tout abandonner. La preuve, il était là, devant sa porte alors qu'elle ne l'avait pas réellement, voir pas du tout, invité. Lucas n'eut pas le temps de se plonger dans ses pensées, la porte venait de s'ouvrir et Sophia venait d'apparaître dans l'embrasure. A la vue de son pot de glace, Lucas ne put s'empêcher d'avoir un léger sourire, même si la confiance commençait à filer peu à peu...

-Huum... Je dérange ? Je voulais m'assurer que tu sois bien ré-installée, en fait...

[Nan c'est pas réservé du tout ^^]

Sophia marcha d'un pas assez lent vers l'entrée, et ouvrit la porte. N'importe qui pourvait entrer, car elle ne fermait jamais la porte à clé. Si un tueur en série la repérait dans la rue, il n'aurait aucun mal à la suivre, à rentrer dans sa chambre et à l'égorger...Oui ok, la jeune femme se faisait souvent des films avec les tueurs en séries, les esprits et tout ces genres de trucs, sûrement car étant adolescente elle avait un peu trop abusé des films interdits aux moins de 16 ans. Elle ouvrit donc la porte, et resta figée sur place en voyant Lucas. Son premier réflexe fut de cacher le pot de glaçe derrière son dos et de resserrer son peignoir tout en s'exlamant:

Yucas ?

Merde... Elle avait gardé la cuillère dans sa bouche et n'avait pas réussi à articuler correctementle nom de son petit ami. Rectification... En fait, elle ne savait pas vraiment si Lucas était son petit ami, son ex petit ami, un ami, bref, elle y perdait la tête. Elle partait du principe qu'elle était encore avec lui mais qu'ils traversaient un moment assez critique dans leur histoire de couple. Elle enleva la cuilère de sa bouche, se disant qu'elle devait avoir l'air ridicule, et vérifia si elle n'avait pas les seins à l'air étant donné qu'elle était en peignoir tout simplement. Bon, elle avait quand même des sous-vêtements, mais elle ne voulait pas avoir l'air de provoquer Lucas. Elle resta un moment à le regarder, l'air paniqué se demandant quoi lui dire. "Alors ça roule ? " Non...Ca faisait trop "pote" et ça ne roulait pas vraiment. "Tu as été sage ? " Encore pire...Ca faisait un peu Père-Noel qui demandait à un gosse si il avait été sage toute l'année.
"Tu as couché avec d'autres filles ? " Le pire du pire...Non seulement c'était trop direct, et il se serait énervé ce qui aurait été compréhensible. Ele décida de jouer la carte de l'hummour.

Elle se décida enfin à sortir le pot de glaçe de derrière son dos et dit un léger sourire sur les lèvres:

Non tu ne déranges pas ! Je comptais prendre une vingtaine de kilos affalée sur un lit... Si je me suis bien installée ? Oh tu me connais, je me suis très bien débrouillée.

Elle se souvint vaguement du moment où ils s'étaient installés tous les deux au début des vacances dans leur chambre d'hôtel, et Sophia avait pris les trois quarts de l'armoire dont ils avaient hérités dans la chambre. Elle ne put s'empêcher de sourire et regarda derrière elle avant de demander ensuite:

Hum...Tu veux entrer ?

Elle se recula pour le laisser passer, si au moins il voulait entrer. Peut être était il venu pour tout autre chose ? En tout cas elle était presque sûre qu'il n'était pas venu que pour parler de beau temps. Puis, intriguée elle lui posa encore une question:

Au fait...Comment as tu eu le numéro de ma chambre ? Je ne te l'ai pourtant pas donné.

Bien sûr, ça n'avait pas été volontaire. Elle venait à peine de s'installer et elle ne se serait jamais doutée que Lucas aurait voulu la revoir de sitôt.

En voyant l'état dans lequel Sophia venait de se mettre, car elle ne s'attendait pas à sa visite, Lucas baissa légèrement la tête pour cacher à moitié le sourire qui se dessinait sur ses lèvres et surtout, pour s'empêcher de rire de la situation. Ce n'était pas comme si Luke ne l'avait jamais vue en peignoir. Et même sans le peignoir, en réalité ! Et ce n'était pas non plus comme s'il ne savait pas parfaitement qu'elle adorait manger de la crème glacée avec une cuillère à café, affalée sur son lit ou sur le divan. D'un autre côté, il comprenait aussi qu'elle soit surprise et se sente un peu ridicule. Il ne l'avait pas prévenu qu'il viendrait et elle était sûrement en train de se poser des questions sur leur "couple" ou sur leur "ex-couple". En fin de compte, Lucas se posait exactement les mêmes questions. Etaient-ils toujours ensemble ? Etait-ce terminé pour eux ? Disons que pour lui, ils l'étaient toujours... Bien que leur couple soit en danger. Par sa faute, il en assumait les responsabilités.

Le jeune homme releva les yeux vers elle après quelques secondes qui lui permirent de reprendre son sérieux et reporta son attention sur Sophia qui essayait de cacher son pot de glace derrière son dos. Lorsqu'elle répondit à sa question et qu'il put être rassuré sur le fait qu'elle se soit bien installée, Lucas acquiesça. En fait, cette histoire de s'être bien installée ou non pouvait être considérée comme une excuse banale pour se pointer devant la chambre de sa soi-disant-ex-copine sans paraître louche. Selon Lucas, elle avait dûe s'en rendre compte. Sophia n'était pas stupide et, en plus, elle le connaissait.

-Bien. M'en voilà rassuré.

"Tu veux entrer ?" Lucas ne demandait pas mieux. S'il était venu jusqu'à sa chambre, c'était parce qu'il espérait qu'elle lui proposerait d'entrer. Ou peut-être d'aller faire un tour... Mais entrer lui convenait parfaitement.

-Oui, merci. Oh et... Jolie tenue !

Tenta-t-il avec un sourire sur les lèvres, en entrant dans la chambre de Sophia avant qu'elle ne le mette dehors pour avoir osé. Il avait hésité à le dire tout haut dès la seconde où il l'avait vue... Le même sourire qu'avait un gosse de six ans qui venait de faire une bêtise et qui voulait faire tourner ça en un exploit fabuleux. Lucas fourra ses mains dans les poches de son jean, regardant autour de lui. La chambre dans laquelle elle se trouvait était bien plus modeste que celle qu'ils avaient tous les deux et, à ce moment-là, Lucas s'en voulut d'avoir gardé la leur.

A sa question, Luke se retourna vers elle en haussant les sourcils, une petite mine mystérieuse sur le visage. Il se revoyait très bien. Devant la receptioniste, à inventer des histoires. Il avait tenté tous les scénarios. Plus incensés les uns que les autres. Pour finir, il avait tenté un: "Ecoutez... En fait, il s'agit de ma fiancée. On a vraiment eu de gros problèmes et nous allons nous marier dans le mois. J'aimerai lui faire une surprise. Pour me faire pardonner. Vous pouvez le comprendre ? S'il vous plait..." Et avait ajouté à cela un sourire et des yeux de chiens battus. La jeune femme avait détourné les yeux et tappé quelque chose sur son clavier d'ordinateur. Lucas, triomphant, n'avait cessé de la remercier avant de s'éloigner vers l'ascenceur. D'accord, son excuse n'était pas totalement fausse... Il avait peut-être exagéré un peu le tout, mais le fait est que ça avait marché.

-Oh tu me connais, je me suis très bien débrouillé aussi...

C'était vrai que Luke avait déjà vu Sophia en petite tenue, voire sans tenue, mais c'était sûrement sur le coup de la surprise qu'elle s'était sentie aussi mal à l'aise. Elle eu un sourire moqueur quand il lui dit qu'il était rassuré, ne croyant pas vraiment en effet qu'il était venu simplement pour parler de la pluie et du beau temps. Elle ferma doucement la porte et se retourna brusquement en entendant: "Jolie tenue !" Elle lança un regard moitié scandalisé et moitié amusé. Elle était nettement plus détendue que la dernière fois où elle avait vu Lucas.

Tu sais, ce n'est pas parce que tu es à l'interieur que je ne peux pas te virer avec un coup de pied là où je pense !

Elle eu un sourire en coin et partit sans un mot vers la "cuisine" qui éait meublée d'un mini frigo et d'un congélateur, ainsi d'un micro-ondes. Elle prit une dernière bouchée de crème glaçée comme pour se donner du courage. Que voulez vous ? Certains boivent un verre de Whisky pour se donner du courage, Sophia elle, fonctionnait à la crème glaçée. Elle revint dans l'espèce d'espace qui lui servait de salon et se dit qu'il était préférable qu'elle ne reste pas en peignoir, si une discussion serieuse s'imposait avec Lucas. Elle lui adressa un "Je reviens dans 2 minutes" et entra dans la chambre pour se changer. Les 2 minutes avaient été plus longues que prévues, car comme à chaque fois qu'elle devait s'habiller cela prennait des années. Ce soir là, elle fut extrèmement rapide par rapport aux autres jours. Elle éteint la télé d'où un cri de femme s'échapper car elle se faisait poursuivre par une araignée énorme et Sophia en eu des frissons.

Elle ressortit de la chambre habillée d'un simple jean et d'un T-shirt tout ce qu'il y avait de plus simple. Tout en marchant vers Lucas elle s'attacha les cheveux à l'aide d'une pince et elle répondit à la phrase qu'il avait dit avant qu'elle ne se change:

Il faut dire qu'on est assez débrouillard tous les deux... Même si on est pas très doués pour...

Fallait il le dire ? Bah...Après tout il fallait être honnête.

Les relations de couples !

Elle avait dit ça sans méchanceté. En fait, c'était plutôt une constatation. Elle s'assit sur le "canapé une place et demi" et demanda alors:

Bon. J'irais droit au but. Tu as venu ici juste pour savoir si je m'étais bien installée ?

Elle l'encouragea du regard pour qu'il lui avoue ce qu'il faisait là, et pendant ce temps elle essayait de s'imaginer toutes sortes de répliques à ce que pouvait éventuellement dire Lucas.

Heureusement pour lui, Lucas ne remarqua pas le sourire moqueur qui se dessinait sur les lèvres de Sophia lorsqu'il avait répondu qu'il était rassuré qu'elle se soit bien installée. Il était bien trop occupé à hésiter à dire ce qu'il pensait sur le peignoir de la jeune femme. Et lorsqu'il avait enfin osé ouvrir la bouche pour laisser sortir cette pensée, Sophia lui avait répondu du tac-au-tac quelque chose qu'il aurait préféré éviter d'entendre pour son bien-être physique. Il se retourna alors vers elle, un sourire au coin des lèvres et acquiesça comme s'il était en train de retenir une leçon.

-Okay, j'ai bien compris. J'y réfléchirai à deux fois avant de rouvrir la bouche et de dire ce que je pense sur ce que tu portes.

Répondit-il en la suivant du regard, alors qu'elle s'avançait pour entrer dans sa "mini-cuisine". Pendant que la demoiselle rangeait son pot de glace, Lucas fit un petit tour sur lui-même pour observer la chambre. Evidemment, il ne s'attendait pas à y voir du désordre. Dès qu'elle finissait d'utiliser quelque chose, elle le remettait directement en place. Puis, il se retourna vers Sophia qui revenait mais qui finit par repartir dans l'autre sens. Avec un sourire, Lucas devina qu'elle avait prévue de se changer. Peut-être pour échapper à une autre de ses remarques... Même s'il pensait plutôt qu'elle voulait se mettre plus à l'aise. En peignoir, elle ne cesserait de vérifier si elle était encore habillée, ce qui ne serait pas évident s'ils abordaient un sujet sérieux.

Le jeune homme attendit tranquillement que les deux longues minutes passent et ne put s'empêcher de la regarder de la tête aux pieds lorsqu'elle réapparut. Toujours simple. Mais, après tout, c'était cette simplicité et cette non-superficialité qui l'avait attiré chez Sophia, pas vrai ? Lorsqu'elle "buta" sur la fin de la phrase, Lucas ne put que faire un signe de tête en signe d'assentiment. Il avait compris et il était d'accord. Surtout en ce qui le concernait, lui...

La regardant s'asseoir sur le canapé, Lucas garda le silence. Il savait qu'elle lui poserait la question tant redoutée. Il n'avait préparé aucune excuse et, à vrai dire, il s'en fichait. Il avait déjà assez triché avec Sophia. Il était tant de jouer la carte de la sincérité.

-J'avoue, tu as deviné. Je suis venu ici pour voir si tu étais bien installée et parce que j'avais envie de te voir. Et aussi pour savoir comment tu allais...

Lucas s'autorisa une petite pause dans son explication. Il respira quelques secondes dans le silence avant de s'asseoir en face d'elle, sur une chaise posée là, et de reporta son regard dans celui de Sophia.

-Parce que je suis le fautif dans l'histoire et... Enfin, j'ai l'impression que ça pourrait aller mieux. J'ai pas envie de laisser filer cette occasion.

Quand il lui dit qu'il voulait la voir pour savoir si elle s'était bien installée et car il avait envie de la voir, elle hocha de la tête comme pour dire qu'elle comprenait. Par contre, quand il lui dit que c'était aussi pour savoir comment elle allait, elle ne dit rien. Même si elle semblait plus détendue et apte à écouter les paroles de Lucas, elle n'allait pas vraiment bien. Mais en tant que bonne actrice elle savait tout à fait cacher ses sentiments derrière un sourire radieux sans que personne ne s'en aperçoive. Néamoins, elle n'était plus désespérée comme il y avait quelques jours. Après la "rupture" entre Lucas et elle et l'article de journal sur sa pièce, elle avait été persuadée qu'elle était au plus bas. Mais c'était en regardant les infos qu'elle avait compris qu'il y avait bien pire que son cas.

Elle était tout de même contente qu'il soit passé, même si aurait du mal, beaucoup de mal à l'avouer. Si il n'était pas passé, elle aurait sûrement versé quelques larmes à la fin d'un film triste ou balancé son pot de glaçe vide sur la télé en hurlant comme une malade que "Ils vécurent heureux et eurent beacoup d'enfants" ce n'était pas possible dans le monde réel.

C'est gentil ! Bon je ne suis pas au top de ma forme, mais je ne suis pas au bord du suicide si ça peut te rassurer.

Puis, il lui dit qu'il était le fautif dans l'histoire, et que visiblement, il n'avait pas envie de laisser passer l'occasion. Que comptait il faire ? Elle le saurait sûrement plus tard. Elle ne voulait pas brusquer les choses, pour ne pas braquer Lucas et l'écouta. Voyant qu'il n'ajoutait rien, elle réfléchit à deux fois à ce qu'elle allait dire.

Et bien...Maintenant que tu es là, j'imagine que tu as une idée derrière la tête ?

Peut être comptait il improviser après tout ! Elle regarda autour d'elle et s'apperçut qu'elle avait laissé la fenêtre ouverte. Au pire, si Lucas ne saurait pas trouver les "bons mots", elle pourrait le balancer par la fenêtre et être enfin débarassée de lui. Ensuite, elle aurait pû retrouver les adresses de toutes les filles avec qui il aurait couché, et elle les aurait tuées. Ensuite...Elle sortit des ses pensées car elle venait de se souvenir que Lucas était toujours dans la pièce. Elle finit par reporter son regard vers Lucas. Elle croisa son regard et s'apperçut que ça faisait déjà quelques secondes qu'ils se fixaient et détourna aussitôt les yeux. Elle était sur le point de lui demander si il voulait quelque chose à boire, mais il ouvrit la bouche pour parler donc elle s'enfonça dans le fauteuil, à son écoute...

C'était vrai, et Lucas l'avait remarqué en entrant, qu'elle avait l'air plus détendue et moins boulversée que la dernière fois qu'ils s'étaient vus. Rassurant car Luke devait avouer que, lui aussi, se sentait un peu mieux. En plus, le fait d'avoir pu entrer dans la chambre de Sophia le rassurait. Elle lui en voulait encore, il en était persuadé et le comprenait, mais elle faisait des efforts pour le comprendre et ne pas le repousser. Cependant, Lucas avait beau aller mieux, de par son moral, il commençait sérieusement à avoir de plus en plus peur pour son avenir avec ou sans elle. Lorsqu'ils s'étaient expliqués, dans les rues, Sophia avait laissé échapper une pensée des plus intimes. Elle lui avait révélé qu'elle l'aimait. D'accord, Lucas s'en était douté à un moment donné, mais il n'avait jamais imaginé que Sophia le lui dise en premier. Sous l'effet de la colère, elle l'avait laissé échapper. Et, même s'il essayait de dire le contraire, Luke en était encore... surpris et presque appeuré. Oui, il le savait, c'était à cause de cette peur de l'engagement qu'ils en étaient ici, aujourd'hui. Mais il n'y pouvait rien, il ne parvenait pas à controler ce sentiment qui montait en lui. Il n'y arrivait pas !

Pas au top de sa forme. Lucas aurait pu le deviner seul. Simplement parce qu'il était, comme elle, "pas au top de sa forme". Et oui, il était rassuré qu'elle ne soit pas au bord du suicide, bien que ça aussi, il aurait pu le deviner. Sophia avait été boulversée, c'était vrai, mais il la savait forte. Alors même s'ils n'arrivaient pas à sortir de cette "crise", ce qu'il n'espérait absolument pas, Luke savait qu'elle réussirait à sortir la tête de sous l'eau et à tourner la page. Le jeune homme hocha la tête, comme pour se débarasser de ce genre de pensées. Ca avait l'air d'assez bien fonctionner pour l'instant. Ils se parlaient et n'avaient encore cassé aucune assiette, Lucas ne s'était pas encore pris une claque, ni un coup de poing dans le bras. Bon signe !

A la question de Sophia, Lucas fit une légère grimace. Si ça ne tenait qu'à lui, il aurait déjà filé à la reception pour annoncer haut et fort que cette chambre était libre et aurait rammené la jeune femme auprès de lui. Mais, sachant que c'était impossible pour l'instant, il garda cette pensée, bien que très tentante, pour lui.

-Pour tout avouer, non. Aucune idée derrière la tête. Ou en tout cas, rien de concret...

Luke essayait de peser ses mots. Pas moyen de laisser échapper une pensée qui pourrait laisser penser à Sophia qu'il voulait la brusquer ou qu'il était là pour la provoquer. Car ce n'était pas du tout le cas. Depuis qu'il était assis en face d'elle, Lucas essayait de chercher le regard de la jeune femme, mais s'en réellement y parvenir. Et enfin, lorsque leur deux regards se croisèrent, elle finit par détourner les yeux. Il finit par, lui aussi, tourner la tête avec un léger sourire. C'était bizarre comme sensation. Il avait la nette impression de devoir la reconquérir, comme le premier jour. Et il avait également l'impression de s'y prendre comme un manche, comme un adolescent... Il décida alors de retrouver son statut d'adulte pleinement conscient de ce qu'ils étaient l'un envers l'autre et se retourna vers elle.

-Je m'étais dit que si on arrivait à passer cette soirée, ou quelques minutes, ensemble et qu'on en sortait apaisés voir plus, ça pourrait nous aider.

Il haussa les épaules, n'étant pas vraiment convaincu de ce qu'il venait de dire. Enfin si, il l'était parce que c'était ce qu'il pensait. Mais, en premier lieu, ce n'était pas ce qu'il avait envie de dire. Alors... Il continua sur sa lancée:

-Tu sais, j'ai réfléchi sur ce que tu m'as dit... Quand tu as révélé que tu m'aimais et enchainé sur le fait que je ne ressentais rien. Ce n'était pas du tout ce que je voulais te montrer, parce que ce n'est pas ce que je ressens. Pour faire court... J'ai vraiment envie de te prouver que je ne ressens pas "rien" !

D'accord, c'était maladroit. Et Lucas était bien conscient de rouvrir les plaies. Mais il savait que ce n'était pas en alignant des soirées agréables, sans prises de tête, assis l'un en face de l'autre qu'il arriverait à lui prouver qu'il pouvait être mûr.

Sophia aussi, se doutait que Lucas n'allait pas bien. Mais pour d'autres raisons...Elle était persuadée qu'il se sentait coupable de ce qui leur arrivait, et culpabilisait, ce qui d'un côté, montrait à Sophia qu'il ne comptait pas se débarasser d'elle du jour au lendemain, et retourner avec une autre fille qu'il aurait trompé à son tour. Peut être qu'elle se trompait, mais elle avait l'impression que Lucas avait changé. Plus précisément, elle trouvait qu'il était devenu plus mature depuis la "révélation".

Quand Lucas lui avoua qu'il n'avait aucune idée en tête, elle se sentit légèrement destabilisée. Il était donc venu sans vraiment savoir quoi faire ? Elle s'attendait donc à un discours laborieux de la part de Lucas.

Passer la soirée ou quelques minutes ensemble ? Elle n'avait rien contre. Passer quelques minutes voire plus avec Lucas, ce n'était pas un problème, pour le moment du moins. Mais la soirée ? Elle ouvrit la bouche pour parler mais Lucas continua. Elle sortit donc la dernière phrase de celui ci de sa tête, et se sentit prête pour écouter ce qu'il devait lui dire.

Waouw ! Il ne ressentait pas rien ! Ils n'iraient pas loin avec ça, mais c'était déjà un début. Elle avait bien envie de le secouer et lui hurler "Mais tu vas enfin me dire que tu m'aimes ?" mais au lieu de ça, elle essaya d'assembler les morceaux. Bon...Si il avait couché avec toutes ces filles, c'est parce qu'il avait eu peur. Ensuite, il lui avouait qu'il ne ressentait pas rien. Argh, elle n'allait jamais s'en sortir la pauvre fille. Elle respira un grand coup et lui demanda d'une voix étranglée:

Toutes les filles que tu as connues dans ta vie...

Et elle préférait ne pas savoir le nombre ^^

Est-ce que tu ne ressentais pas "rien" pour elles aussi ? Ou c'est juste...Moi ?

Avec un peu de chances, elle venait de mettre le doigt de dessus et elle se décida enfin à regarder Lucas, comme pour essayer de deviner si il mentait ou pas dans ses yeux.

Dès qu'il eut finit son "discours" ou plutôt son explication, Lucas sentit qu'il allait avoir droit à plusieurs questions auxquels il ne saurait sûrement pas comment répondre. Oui, il venait de s'engager sur une pente savonneuse. La pente savonneuse qu'il avait mis si longtemps avant d'oser s'y aventurer. Au moins, elle l'avait laissé parler, sans le couper, elle l'avait écouté sans intervenir et ça le rassurait un peu face à un éventuel faux pas. Sur le moment, il avait l'impression de se confier. Et, par après, il avait la nette impression de s'être enfoncé dans un cercle vicieux. Luke allait avoir besoin de s'expliquer, encore.

Il reporta son attention sur Sophia en s'attendant à une question comme "Qu'est ce que je dois comprendre ?" et il cherchait furtivement une réponse correcte qu'il pourrait lui donner. Et, à la fin, il n'en avait trouvé qu'une vraiment valable, bien qu'assez risqué d'après ce qu'ils venaient de vivre:"Je sais que j'ai mis du temps à le comprendre... Mais oui, je t'aime". Lucas ouvrit la bouche pour répondre avant qu'elle ne puisse poser la moindre question, mais elle avait été plus rapide.

"Toutes les filles que tu as connues dans ta vie..." Lucas baissa les yeux, comme le ferait un petit garçon qui serait puni. Mais il écouta la suite de la question sans broncher. A l'entendre, elle avait compris. Le seul problème c'est qu'elle avait besoin de plus. Là, en l'occurence, elle voulait l'entendre de sa bouche. Luke souffla un moment avant de relever la tête pour la regarder, surtout que Sophia était en train de le regarder.

-Non, tu es la seule...

Et c'était pour cette raison que Lucas avait décidé d'arrêter ces bêtises, pour ne pas dire pire, il y avait de cela plusieurs semaines. C'était pour cette raison qu'il avait accepté d'acompagner Sophia aux Bahamas. Encore une fois, il voyait dans ses yeux qu'elle allait ajouter quelque chose, c'est pourquoi il décida de continuer.

-Je ne suis jamais resté aussi longtemps dans une relation parce que rien me rattachais à ces filles. Je crois que c'est la première que je me bats vraiment pour quelqu'un, appart moi-même... Alors oui, il y en a eu beaucoup, mais il n'y en a qu'une qui compte réellement.

Quand il eut fini, en tout cas pour l'instant, Lucas se leva et se mit à arpenter la pièce comme un léopard en cage. Lorsqu'il en eut assez de faire le tour de la pièce, il se retourna vers Sophia et murmura presque:

-Et c'est ça qui me fait peur...

Sophia se retint de sourire quand il lui dit ces quelques mots "Tu es la seule." Si elle avait pû, elle aurait eu un sourire jusqu'aux oreilles, se serait précipités sur Lucas pour l'embrasser à pleine bouche, mais il n'avait toujours pas fini ce qu'il avait à dire, et elle n'avait pas envie de le couper pour ne pas qu'il se sente perdu. Elle se répétait sans cesse qu'il l'avait trompé, et que c'était idiot, même complêtement inenvisageable de lui pardonner aussi vite, mais d'un autre côté une autre voix lui disait qu'il avait changé, et qu'il valait le coup qu'elle oublie.

La seule...

Elle avait carrémen murmuré ce mot car elle n'arrivait pas vraiment à y croire. Quand il lui avoua qu'il n'y avait qu'elle qui avait vraiment compté, elle pose ses coudes sur ses jambes, et mit sa tête dans ses mains. Puis, il ajouta que c'était ça qui lui faisait peur. Quand ils étaient dans la rue, elle avait au contraire cru qu'il ne l'aimait pas, et que c'était justement car Sophia l'aimait qu'il avait prit peur. Mais là ? C'est car visiblement il l'aimait. Elle laissa s'échapper un rire. Ce n'était pas un rire moqueur, mais plutôt un rire nerveux... Elle le regarda se lever sans rien dire et resta quelques secondes toujours assise le regard dirigé vers l'endroit où Lucas était assis quelques secondes plus tôt. Que pouvait elle répondre à ça ? Elle cherchait desespérément une réponse, mais aucune ne collait au contexte. Elle ne pouvait pas dire "désolé", car elle n'allait quand même pas s'excuser. Il fallait tout simplement improviser.

Elle se leva en prenant tout son temps, cherchant toujours quand même quelque chose à dire et regarda Lucas qui arpentait la pièce et quand il s'arrêta finalement, elle se dirigea vers lui et à sa dernière phase, le seul mot qui lui sortit fut:

Désolé...

Mais pourquoi avait elle dit ça ? C'était comme si son cerveau n'avait retenu qu'un mot...

En fait non...Je ne vais pas m'excuser du fait que je suis raide dingue d'un gars qui a peur car il éprouverait des sentiments pour moi quand même.

Elle lui adressa un léger sourire et ajouta:

Si tu as besoin de temps...Pour te faire à l'idée que pour la première fois de ta vie tu es visiblement amoureux de quelqu'un, et bien j'attendrais...

Pour elle, c'était tout ce qu'elle pouvait faire pour le moment, attendre

Lucas avait fini, il tourna alors son regard vers Sophia et haussa les épaules. Comme pour lui montrer qu'il était désolé de sa réaction, qu'il s'était senti trop vulnérable face à ces nouveautés et qu'il n'avait pas su comment réagir. Il avait alors fait n'importe quoi, quitte à gacher tout ce qu'ils avaient construits. Depuis qu'ils étaient ensemble, ils n'avaient jamais franchi une étape vraiment importante. Là, aujourd'hui, c'était sans doute la première et Lucas en était presque soulagé. Il était assez fier d'avoir osé prendre son courage à deux mains et venir se présenter devant la chambre de Sophia alors que rien n'était encore clair entre eux-deux.

Il n'avait plus rien à ajouter et donc, il se tut. Il s'appuya contre un mur de la chambre, le regard toujours tourné vers Sophia. Il essayait de percevoir sa réaction, de deviner ce qu'elle ressentait sur le moment. Elle mit sa tête dans ses mains et il laissa échapper une légère grimace. Il avait des doutes sur le fait qu'elle puisse croire en ce qu'il venait de dire. De plus, elle ne le regardait pas. Elle se contentait de fixer la chaise où il était assis quelques secondes auparavant. Puis, elle finit par se lever et se dirigea vers lui. Mais la réponse qu'elle lui apporta ne fut pas vraiment ce à quoi il s'attendait. Il ouvrit la bouche pour lui dire que ce n'était pas à elle de s'excuser, mais elle fut, encore une fois, la plus rapide et répondit à sa place. Exactement ce qu'il aurait dit, en plus...

Luke répondit à son sourire, sans la quitter des yeux, même s'il était un peu surpris de sa réaction. A cet instant, il avait comme l'impression qu'elle lui pardonnerait alors que Sophia était une personne qui pardonner difficilement. Sans compter que, ce qu'il avait fait, était certainement la chose la plus difficile à pardonner. Lucas ne savait pas quoi ajouter, il était comme... figé sur place, hésitant à faire un pas vers elle ou à reculer pour s'empêcher de faire une bêtise qui risquerait de la mettre en mauvaise posture. Heureusement pour lui, ce fut encore une fois Sophia qui prit la parole. "Et bien, j'attendrais" Lucas parut vraiment très surpris, il fit même un pas vers l'arrière tellement il l'était. Pourquoi serait-ce à elle de l'attendre ? La balle était dans son camp. C'était lui qui avait causé tout cela et ce n'était pas à lui de pardonner. Lucas passa une main sur son visage en hochant la tête... Il était surpris par sa réponse.

-Je ne comprends pas.

Souffla-t-il en baissant la tête. Une phrase très courte mais qui résumait parfaitement le bazarre dans son esprit. Mais il ne la laissa pas très longtemps baissée, il la releva et reporta son regard dans celui de Sophia.

-C'est à moi d'attendre, parce que j'ai fait une ... non, des erreurs. Attendre que tu sois prête à me pardonner et à nous redonner une chance. Si tu veux bien...

C'était dit, mais assez maladroitement encore une fois. Le garçon sûr de lui, comme était Lucas pouvait se révéler bien peu fameux pour ce genre de discours.

Il ne comprenait pas ? Comment lui expliquer ? Elle réfléchit à ce qu'elle pouvait répondre. En fait, c'était assez compliqué. Elle voulait lui donner du temps, pour en même temps en avoir de son côté. Mais le problème, c'était qu'elle n'avait pas envie de dire à Lucas qu'elle avait besoin de temps pour y voir plus clair, car elle n'aimait pas montrer que pour une fois dans sa vie, quelque chose lui échappait et qu'elle n'en avait aucun contrôle.

Ce que je veux dire, c'est que moi aussi j'ai besoin de temps pour savoir où j'en suis vraiment... Aussi bizare que ça puisse parraître, je t'ai pardonné mais...Je n'ai plus confiance en toi et je ne veux pas qu'on se remette ensemble car je ne veux pas me sentir une deuxième fois trahie.

En fait, le pire ce n'était pas de pardonner mais c'était plutôt de retrouver confiance en la personne qui vous a trahit. Et vu que là Lucas l'avait trahit plusieurs fois, qu'est ce qui l'empêcherait de recommencer ? Le fait qu'il ne ressente pas "rien" pour Sophia ? Ce n'était pas sufisant, du moins pas pour le moment aux yeux de Sophia.

Puis il lui dit que c'était plutôt à lui d'attendre. Mais justement, Sophia n'avait pas vraiment envie qu'il attende, car elle était persuadé que s'il attendrait longtemps, il retournerait avec une de ces filles avec qui il avait été.

Qu'est ce qui me garantit que si je te fais attendre tu seras là quand j'aurais pris ma décision ? Strictement rien à part le fait que tu n'éprouve pas "rien" pour moi.

Mais elle n'avait quand même pas envie de précipiter les choses entre eux sous prétexte que Lucas pourrait lui échapper si elle lui laissait trop de temps. Ca avait toujours été dans sa nature de coucher à droite à gauche. Pourrait il changer du jour au lendemain ? Sophia en doutait serieusement. Même si on aurait dit qu'il avait changé, ce ne serait pas du jour au lendemain qu'il deviendrait un type "bien".

Elle tourna le dos à Lucas et se posta devant la fenêtre ouverte avant de poser les mains sur le rebord et de fermer les yeux avant de souffler un coup. Elle se retourna ensuite et s'appuya contre le rebord de la fenêtre et ne regarda pas Lucas. Elle réfléchit un moment à une solution possible pour se sortir le plus rapidement possible de cette situation, mais il n'y en avait pas. Du moins, il y en avait une, le temps. Mais Sophia n'était pas du genre patiente.

Sur ce coup-là, Lucas comprenait parfaitement ce qu'elle voulait dire. C'était normal qu'elle ait perdu toute confiance en lui et le jeune homme ne s'attendait pas vraiment à mieux. Lorsqu'il s'était décidé à venir la voir, pour lui parler et en savoir un peu plus sur ce qu'ils étaient à présent, il ne s'attendait pas du tout à ce qu'elle lui saute dans les bras et à ce qu'ils passent le reste des vacances enlacés l'un à l'autre sans se quitter. A vrai dire, il avait même pensé, une première fois, que dès que Sophia ouvrirait la porte, elle la refermerait la seconde d'après. Et, au lieu de ça, il avait pu entrer et allait ressortir de cette chambre avec les idées un peu plus en ordre. Oui, même si tous leurs problèmes n'étaient pas encore réglés, Lucas allait sortir d'ici en y voyant un peu plus clair sur ce qu'attendait Sophia de lui, sur ce qu'ils étaient encore l'un pour l'autre. Et surtout, surtout, il en sortirait en y sachant un peu plus sur son propre conte et sur ce qu'il était capable de ressentir. A partir de là, il se battrait contre sa nature première et contre les fausses idées que Sophia pouvait encore avoir.

D'ailleurs, les paroles de la jeune femme avaient un effet apaisant sur Luke. C'était très étrange comme sensation, mais il avait l'impression qu'ils pourraient se retrouver, même si c'était à New-York que leur couple devrait se reconstruire... Et puis, Lucas ne se faisait pas de faux-espoirs, il savait que s'il devait attendre, il devrait attendre longtemps. Etait-il prêt ? Oui, il l'était. En était-il capable ? Il en doutait fortement, mais il essaierait et il ferait tout ce qui était en son possible pour prouver à Sophia qu'il était capable d'attendre sans faire la moindre bêtise et coucher avec la première fille venue.

Lucas la laissa terminer de dire tout ce qu'elle avait à dire et là, justement, une autre crainte se confirma. Sophia avait peur qu'il ne puisse pas l'attendre. Il devait avouer qu'il avait peur de la même chose. Mais Lucas ne dit rien. Un silence venait de creuser un gouffre entre eux et il ne savait pas comment expliquer le fond de sa pensée sans que Sophia ait l'impression qu'il avait envie de tout précipiter.

Toujours appuyé contre le mur en face de la fenêtre à laquelle Sophia était postée, en lui tournant le dos, il posa ses yeux sur elle et finit par, également, fermer les yeux quelques courtes secondes. C'était une situation des plus compliqués. Lucas était bloqué entre l'envie irrésistible de la prendre dans ses bras et de la supplier de lui faire confiance, car il était capable d'arrêter ses stupidités et l'envie moins irrésistible de sortir de la pièce, la tête baissée en se maudissait d'avoir été un gosse stupide et prétentieux qui ne pense qu'à lui. Mais aucune envie ne prit le dessus. Non, Lucas resta là. Jusqu'à ce qu'elle se retourne vers lui, mais sans le regarder.

A ce moment-là, Luke s'écarta du mur où il était appuyé et se lança. Il s'approcha de Sophia, jusqu'à se poster bien devant elle. Il lui demanda de le regarder et lorsqu'il sentit son regard sur lui, il leva les yeux vers elle également.

-C'est moi le fautif, d'accord ? Je serai capable d'attendre de très longs mois s'il le faut... Je ne veux pas te forcer, je ne veux pas te brusquer, je ne veux pas te froisser. Je veux juste que tu prennes le temps dont tu auras besoin. Pour nous...

Pour le reste, il ne savait pas. Peut-être qu'elle leur laisserait une dernière chance et peut-être que le destin s'amuserait encore une fois à leur balancer des obstacles sur le chemin.

-Je crois que je te dois bien ça.

Que devait elle dire ou faire ? Chaque mot qu'elle disait était longuement pesé avant qu'elle ne l'exprime, et chaque geste était réfléchi. Pour la deuxième fois depuis le séjour, elle avait envie de retourner à New York et refaire une nouvelle vie, sans Lucas ni qui que ce soit d'autre qu'elle pourrait éventuellement connaitre. De nouveaux amis, un nouveau boulot et peut être un autre petit ami. Mais elle aurait beau avoir tous les petits amis possibles sur terre, elle n'aurait envie que d'un seul et elle aurait laissé passer sa chance d'éventuellement retouner avec lui. Pourquoi c'était si compliqué ? Sophia aimait Lucas, et Lucas aimait visiblement Sophia. Mais il avait fait une, non plusieurs grosses bourdes et c'était dûr à encaisser pour la jeune femme.

Quand Lucas s'approcha d'elle, elle regarda à l'opposé de la pièce, mais c'était cause perdue car il lui demandait de la regarder. Elle leva les yeux vers lui, et quand il lui dit qu'il pourrait attendre, elle le regarda mine de dire "t'en es vraiment sûr ?" Et sentit des larmes monter.

*Oh non tu vas pas te mettre à pleurer maintenant...*

Elle n'avait pas super envie de se mettre à pleurer devant lui, et s'empressa de lui dire la voix enrouée:

Bon...Je vais prendre le temps qu'il faudra Lucas. Je t'appelerais.

Elle si mit de dos à Lucas et cligna rapidement des yeux pour faire tomber une larme qu'elle essuya rapidement avant de dire toujours dos à lui:

J'ai des tas de choses à faire comme...Bref, j'ai des trucs à faire tu pourrais y aller ?

Lucas remarqua que les yeux de Sophia était humide et il pouvait dire que ça ne l'aidait pas à remonter son moral. Il était entré ici plus serein, plus décontracté et il sortirait de cette pièce en se sentant impuissant. Tout ce qu'il voulait en cet instant et de se prendre un grand coup sur la tête et de se réveiller dans son lit, à New-York, avec elle. Où il pourrait recommencer à vivre avec Sophia, sans faire la moindre erreur. Evidemment, cela tenait de l'irréel et Luke savait parfaitement que c'était impossible. C'était pour cette raison qu'il se sentait impuissant. Il souffrait. Sophia souffrait et il ne pouvait rien faire pour appaiser ça, alors qu'il était la cause directe de leur souffrance.

Elle l'appellerait. Est-ce que Lucas pouvait être sûr qu'elle le ferait ? Il doutait vraiment de tout. Bien sûr qu'elle le ferait. Et puis, Luke veillerait. Et il sera tellement occupé à penser au jour où ils pourraient enfin être à nouveau ensemble que les jours et les semaines passeraient rapidement. Le jeune homme hocha la tête. Il commençait à délirer complètement. Il n'était pas certain que Sophia l'appellerait, mais il essaierait de s'en assurer.

Lucas restait silencieux. Il avait épuisé tout ce qu'il avait envie de lui dire. Tout sauf un petit quelque chose qui avait l'air d'avoir de l'importance pour elle. S'il avait écouté son coeur, Luke lui aurait dit, mot pour mot, qu'il l'aimait. Mais il écoutait plutôt son égo ou ce que lui dictait la raison et il ne le faisait pas. Puis, elle lui demanda de s'en aller et Lucas acquiesça. Il comprenait parfaitement qu'elle ait besoin de rester seule mais il ne pouvait pas ignorer l'effet que ces mots avaient eu sur lui.

-D'accord. Bonne soirée...

Il resta là, quelques secondes qui lui parurent une éternité avant de s'écarter et de la laisser devant la fenêtre. Il tourna les talons et s'approcha de la porte qu'il ouvrit. Seulement, il avait l'impression d'avoir encore un poids sur la conscience. Il était sur le point de franchir le pas de la porte mais il s'arrêta et se retourna vers elle alors qu'elle était toujours tournée vers la fenêtre. Plus que jamais, il avait l'impression d'être dans un film qu'ils regardaient parfois à New-York, alors qu'il se plaignait de ces histoires d'amour...

-Je le sais maintenant, je t'aime...

Il ne fallait pas rêver. Ces derniers mots, Lucas les avait murmurés et il était presque persuadé que Sophia n'avait pas compris un traitre mot. Elle l'avait, au mieux, entendu parler, sans savoir ce qu'il disait. Il se retourna et se décida enfin à franchir cette foutue porte qu'il referma derrière lui. Maintenant, il avait l'impression de se sentir plus léger, même s'il avait été un peu lache en le murmurant. Lucas souffla un bon coup et reprit sa marche, s'avançant dans le couloir pour entrer de l'ascenseur qui l'emmènerait à l'étage de sa chambre.

Sophia était toujours devant la fenêtre, regardant dans le vide. La vue était superbe vue de la chambre, mais elle n'y prennait pas garde car elle était toujours dans ses pensées les plus farfelues elle aussi. De son côté, elle espérait pouvoir remonter les temps, et ne jamais savoir qu'il l'avait trompé avec de multiples femmes...Mais elle l'aurait bien appris un jour, et puis ça n'aurait pas été mieux pour la jeune femme. Elle fut soulagée quand il lui dit qu'il s'en allait, et elle lui souhaita une bonne soirée à son tour. C'était complêtement idiot, car ils savaient tous deux que leur soirée ne serait pas bonne du tout.

Elle ferma la fenêtre avec fracas, et n'entendit que la fin des des mots qu'elle avait tant voulu entendre. Le son de la voix de Lucas avait été étouffé par le fait que Sophia venait de fermer la fenêtre à tout moment, et elle entendit un simple "me". Elle se retourna, et lui demanda:

Qu'est ce que tu as dit ?

Ce n'était pas qu'elle n'avait pas comprit, mais elle n'avait pas entendu. Voyant qu'il partait, elle le regarda d'un air intrigué et comprit une fois qu'il entra d'ans l'ascenceur qu'elle avait sûrement loupé quelque chose d'important. Elle n'hésita pas une seconde et sortit en tromba dans le couloir et chercha l'ascenceur des yeux. Elle le trouva enfin, Lucas à l'interieur et elle lui redemanda:

Qu'est ce que tu as dit ?

Puis les portes de l'ascnceur commencèrent à se fermer. On se serait presque crû dans un film romantique où les deux héros finissent heureux à la fin après une dure séparation, mais elle n'y pensa que quelques secondes et s'avança d'un pas rapide, presque en courant pour se faufiler dans l'ascencer mais trop tard. Les portes venaient de se fermer devant le nez de Sophia. Elle resta un instant, à contempler les portes métaliques de l'engin se demandant ce qu'elle devrait faire. Elle n'allait quand même pas descendre pour chercher Lucas tout de même !

...

Sophia était à l'acceuil, demandant à une femme si elle n'avait pas croisée un jeune homme blond, assez grand. Elle ne savait pas que c'était à cette même femme que Lucas avait demandé la chambre de Sophia, et que cette femme se demandait ce qui se passait ce soir entre les gens. Elle comprit que Lucas était parti, et remonta dans sa chambre assez rapidement.

Elle claqua la porte de sa chambre et s'effondra sur le "canapé".

Lucas ne s'était pas même pas rendu compte que Sophia remarqua qu'il avait soufflé quelque chose avant de sortir de la chambre de cette dernière et de se diriger vers les ascenceurs. Et, malheureusement, il avait refermer la porte avant qu'il ne puisse entendre la jeune femme lui demander ce qu'il avait dit. De toute façon, s'il avait entendu, aurait-il répété ?

Luke était dans l'ascenceur quand il entendit des pas se rapprocher de l'engin et Sophia qui apparut entre les deux portes en demandant ce qu'il avait dit. Seulement, l'ascenceur fit un drôle de bruit, les portes se refermèrent et laissèrent Lucas sans voix. Il regarda autour de lui et ses yeux s'arrêtèrent. Fichus boutons. Il appuya sur celui qui permettait aux portes de s'ouvrir, mais trop tard. L'ascenceur avait commencé à descendre ! Lucas se retourna, il voyait presque rouge et envoya son poing dans les portes metalliques. Respirant un bon coup, il se calma peu à peu. Après tout, il ne savait pas s'il aurait été capable de répéter ce qu'il avait dit, les yeux plongés dans le regard de Sophia. Mais là, c'était certain, il ne le saurait jamais...

Une ou deux minutes, ou moins, plus tard, les portes de l'ascenseur se rouvrirent et Lucas en sortit, doutant. Qu'allait-il faire maintenant ? Il était dans un état d'esprit déplorable et, malheureusement, il n'était pas comme Sophia. Pour se redonner du courage, il était de ces personnes qui buvait un Whisky... Et même qui s'envoyait la bouteille à lui tout seul. Le jeune homme se retourna donc vers l'ascenceur, l'index prêt à rappuyer sur le bouton pour le rappeler. Mais il hocha la tête. Il finirait saoul et après ? Au mieux, il se réveillerait le lendemain avec un mal de crâne mémorable et cela n'aurait rien résolu à ses problèmes. Au pire, il se réveillerait le lendemain avec un mal de crâne mémorable, pas dans son lit mais dans celui d'une autre... Et dans cette situation, il aurait ajouté des problèmes alors qu'il en avait déjà assez.

Luke ouvrit la porte de sa chambre et s'y engouffra. Il tâta dans l'obscurité le bouton pour allumer la lumière et jeta son blouson sur une chaise qui trainait dans l'entrée. Il regarda autour de lui et s'avança vers la chaine stéréo. Il l'alluma et reconnut le morceau qui passait à la radio. C'était du vieux rock, un morceau d'Aerosmith. Crazy, d'après lui.

-J'aurai pu m'en douter...

Lacha-t-il. Mais ces paroles se mélangèrent à une sorte de grognement de déception et Lucas s'avança vers le petit frigo posée dans la cuisine improvisée. Il se baissa et attrapa une bière. Puis, il referma la porte et ouvrit la bouteille qu'il posa sur une table d'appoint, puis finir par se laisser tomber sur le lit en soupirant, alors que la musique continuait toujours de bercer la chambre dans une ambiance plutôt mélancolique.

Sophia quant à elle, n'était pas du genre à boire du Whisky mais plutôt à manger une cuillère de crème glaçée pour noyer son desepoir. Elle avait une fois essayé avec de la tequila, mais le dernier verre avait fini sur Lucas, et elle avait explosé le portable de celui-ci. Elle avait donc arrêté la tequila, et avait attaqué sur quelque chose de meilleur, et qui ne risquerait pas de la rendre saoule. Mais elle était tellement déprimée, qu'elle ne bougea pas un cil et resta en position couchée à plat ventre sur l'espèce de chaise qu'elle appelait un canapé. Elle essayé de prononcer la phrase: "Maudits ascenceurs" mais elle fut noyée par le bruit de canapé qui s'affaisait sous son poid. Il fallait dire, qu'a la base ce n'était pas un canapé fait pour se coucher dessus, mais une table basse qu'elle avait recouverte de tissus et de coussis collés contre un mur. Elle ne se fit pas mal, et elle ne put s'empêcher d'éclater de rire se disant qu'elle devenait obèse à force de manger de la crème glacée, puis sans qu'elle le voie venir, Sophia se mit à pleurer. Mais quand je dis pleurer, elle se lachait pour une fois...

Elle riait, puis tout de suite après elle pleurait . C'est bien une fille exeptionelle celle là. Elle se redressa, se dirigea vers le congélateur sans prendre la peine d'arrenger ce qu'elle avait cassé et prit le pot de vous savez quoi, ainsi qu'une cuillère. Elle laissa tomber le couvercle en plastique de la glaçe par terre, alluma la télé et s'assit sur le lit. Elle vit son portable, et elle eu une envie irrésistible d'appeler Lucas. Mais pour dire quoi ? Elle fixa pendant un moment le téléphone et finit par se moucher, avant de composer le numéro de Lucas. Elle appela deux fois avant de se souvenir qu'elle avait explosé le portable de celui-ci mais heureusement, elle avait le nouveau numéro car il l'avait déjà appelée.

Elle le composa, et tomba automatiquement sur la messagerie. Elle laissa le message suivant:

Allô c'est Sophia...Je voulais savoir si tu es bien rentré dans ta chambre.

*Si t'es bien rentré dans ta chambre ? Quelle conne...*

Hum...Tu sais quoi ? Oublie mon message et efface-le s'il te plait. Bis...A+ !

Elle raccrocha subitement et jetta le portable sur son lit, comme si elle tenait une boule de feu dans la main.

Lucas était toujours allongé sur le lit, sur le dos à contempler le plafond et ses milles et un mystères. Mais cela le lassa assez rapidement et le jeune homme se redressa, se trouvant quelque peu stupide de réagir ainsi. Il se tourna vers la table d’appoint et attrapa sa bouteille de bière qu’il porta à sa bouche pour goûter au breuvage tant désiré. Il ne savait aucunement pourquoi il avait, à chaque fois, besoin d’alcool pour se sortir les idées de la tête. Non, Lucas n’avait nullement un problème avec l’alcool, mais comme beaucoup de personne travaillant dans les bars, il trouvait la solution de la bière plus simple et moins déprimante qu’une véritable remise en question. Luke reposa la bouteille, mais cette fois sur le sol.

Son portable ! La musique avait masqué la sonnerie mais Lucas venait de se rendre compte que son téléphone était en train de sonner. Il se leva précipitamment d’où il était assis et attrapa son blouson déposé "avec soin" sur une chaise. Il fourra la main dans une des poches avec un soupir. La sonnerie venait de s’arrêter et il n’avait pas pu recevoir l’appel. Il prit le petit téléphone dans sa main et jeta un coup d’œil sur l’écran et poussa un long soupir en lisant « Sophia Portable » sur ce même écran. Il n'arrivait pas à croire qu'il venait de louper un de ses appels. De plus, il était là, à ne rien faire, allongé sur son lit à se demander s'il devait reprendre ce fichu ascenceur pour aller la rejoindre ou non. Après tout, elle lui avait demandé de la laisser seule. Mais là, elle l'avait appelé. Elle avait donc encore besoin de lui parler comme lui avait besoin de la voir. Visiblement, leur soirée n'était pas encore sur le point de se terminer.

Lucas composa le numéro de sa boîte vocale et écouta le message que Sophia avait laissé sur son répondeur. "Efface-le, s'il te plait". Lucas eut un léger sourire à s'imaginer dans quel était elle s'était mis lorsqu'elle s'était rendue compte de la "profondeur" de son message. Evidemment, Luke avait compris qu'elle s'était elle aussi mis à inventer de stupides prétextes. A la pensée qu'ils ressemblaient vaguement à deux adolescents qui n'osaient pas se révéler qu'ils se plaisaient mutuellement, son sourire s'agrandit et Lucas reprit sa bière posée sur le sol. Il jeta tranquillement son portable sur son lit et le rejoignit quelques instants plus tard.

"Allô c'est Sophia...Je voulais savoir si tu es bien rentré dans ta chambre." Pour la troisième fois, Lucas réécoutait le message que la jeune femme avait laissé. Il essayait de deviner à quoi elle pensait pendant qu'elle parlait. Mais, bien sûr, il n'y parvenait pas. Il y arrivait lorsqu'il l'avait devant lui et qu'il la regardait dans les yeux. Lucas termina sa seconde bouteille de bière et la fit rouler sur le sol. Puis, il se redressa et prit son portable dans les deux mains. La radio diffusa une autre chanson et Lucas se mis, sans s'en rendre compte, à composer le numéro du portable de Sophia. Il sonna quelques secondes qui lui parurent énormément longues, dans le vide. Et, enfin, il entendit la voix de Sophia lui répondre.

-C'est moi... A nouveau. J'ai pas pu effacer ton message...

**Comme si c'était une excuse pour la rappeler alors qu'elle t'avait demandé de la laisser seule**

Lucas se laissa tomber sur le lit, alors qu'il attendait une réponse de la part de Sophia. Qu'il espérait une réponse qui lui serait favorable. Elle lui avait demandé de la laisser seule, dans un premier temps et puis, dans un second, d'effacer ce qu'elle avait laissé sur son répondeur. Le message était plutôt clair. Mais, aujourd'hui, Lucas avait décidé de se faire un peu naïf...

C'était clair, Sophia lui avait demandé de la laisser seule. Mais pour une fille qui avait l'air de vouloir être seule, pourquoi appeler Lucas ? Elle n'en savait strictement rien. Mais elle savait qu'elle avait un don pour brouiller les pistes, et faire perdre la tête à quelqu'un.
Elle avait regardé son portable quelques secondes et elle ne put s'empêcher de s'inquiéter sur l'état de Lucas après cette soirée. Elle laissa son portable sur sa commode, espérant qu'il ne l'appelle pas au au moins qu'il oublie cette excuse stupide pour lui parler. Mais elle se dit tout simplement et que lorsqu'il allumerait son portable, allumerait, il verrait bien qu'il avait un message vocal, il l'écouterait et...

Sophia était déjà retournée dans le "salon" quand elle entendit son portable sonner. Elle se crût dans un film d'horreur, plus précisément dans un film d'horreur était le sujet: "Si tu réponds au téléphone, tu vas mourir dans 7 jours." elle eu un sourire, amusée par elle même et se dirigea vers son portable se disant qu'après tout c'était peut être son père.
Finalement, quand elle prit son portable et que "Luke Portable" s'afficha, elle déglutit avec difficultés et décrocha.

Moui ?

C'était bien ce qu'elle craignait. Il n'avait pas effacé son message. Elle ferma les yeux et fit une grimace sans qu'aucun son ne parvienne aux oreilles de Lucas. Argh, il n'avait pas supprimé le message. Il fallait absolument qu'il trouve une excuse bidon pour avoir appelé lui aussi, sinon Sophia se sentirait encore plus cruche que d'habitude. C'était débile, mais si Lucas arrivait à trouver une excuse bidon, elle oublierait, du moins elle essayerait, d'oublier la sienne. Elle lui répondit d'un air gêné:

Oh...Pourtant tu aurais dû ! Tu aurais même dû l'oublier.

Ce n'était pas un reproche, loin de là. En ce moment même, elle se traitait de tous les noms dans dans sa tête comme si cela pouvait changer gand chose mais le fait était là, ils appelaient tous les deux pour rien, et ils étaient aussi maladroits que des adolescents desespérés.

Lorsqu'il entendit la réponse de Sophia, Lucas se sentit vraiment très bête et, si elle ne l'avait pas reconnu, il aurait immédiatiement raccroché sans même lui dire un seul mot de plus. Oui, c'était dans les situations comme celle-ci que Lucas souhaiterait pouvoir disparaître de la surface de la terre. En tout cas pour quelques heures, le temps pour elle d'oublier ce qu'il venait de faire. Evidemment, ce n'était pas possible et Luke ne se voyait vraiment pas lui raccrocher au nez alors qu'il l'avait appelé après qu'elle lui ait demandé de ne pas tenir compte du message qu'elle avait laissé. Bon, de toute façon, il avait toujours quelques excuses de côtés, au cas où... Lucas prit le même air gêné que Sophia, car il l'était réellement et répondit:

-Désolé pour cet appel...

Ensuite, il se leva de son lit et commença à arpenter la pièce. Aucune idée du pouquoi, ni du comment, mais il préférait être debout et marcher lorsqu'il parlait avec quelqu'un au téléphone. Mais, voyant que son coeur ne se calmait pas et qu'il frappa encore contre son torse comme s'il avait envie de s'en échapper, Lucas se rassit tranquillement. La sensation qu'il avait été des plus bizarres. C'était encore pire que le lendemain d'une grande fête où l'on aurait aligné verres sur verres et bouteilles sur bouteilles. Il avait l'impression que son cerveau ne controlait pas tout ses gestes et c'était plutôt contraignant, lui qui souhaitait faire attention à ses mots. Il en avait déjà assez dit et voilà où ça l'avait mené... Pas de quoi s'étonner si Lucas hésite toujours avant de confier ses sentiments.

-J'aurai dû m'en tenir à ce que tu m'as demandé de faire mais... Vu la façon dont on s'est quitté il y a quelques minutes. Une séparation mémorable, on doit l'avouer...

Ajouta-t-il avec un sourire naissant sur les lèvres, sans qu'il s'en rende bien compte. Il n'avait aucune envie de revenir là-dessus, mais visiblement, c'était mal parti car il y revenait sans cesse et sans qu'on le lui demande. Décidemment, Lucas enchainerait bourdes et bêtises jusqu'à ce qu'il apprenne à contrôler ce qu'il faisait et ce qu'il disait.

Désolé pour cet appel ? Sophia aurait bien aimé répondre "Moi je suis désolée de t'avoir laissé un message stupide tout à l'heure." Mais elle ne dit rien, car cela ne servait à rien de rappeler à Sophia qu'elle avait appelé Lucas sans aucunes raisons alors qu'elle lui avait dit de la laisser seule. D'un côté, elle aurait vraiment voulu que Lucas ne la rappelle pas, car elle avait trop honte du message qu'elle avait l'aissé. Et d'un autre côté, elle avait envie qu'il la rappelle, mais ça elle ne savait pas pourquoi.

Le situation au téléphoné était très bizare, car chacun d'eux avaient appelés pour rien dire, et ils ne savaient pas quoi se dire au téléphone à par des "désolés" Puis, Lucas parla de la façon dont ils s'étaient quittés quelques minutes auparavant. Sophia laissa s'échapper un léger grognement. Des portes d'ascenceur s'étaient refermées sous son nez et elle était restée dans le couloir à fixer l'engin pendant assez longtemps. Assez longtemps pour que quelques personnes qui rentraient dans leurs chambres après une bonne soirée la voient devant l'ascenceur. Pendant tout le temps où elle était restée devant l'ascenseur, deux petites voix se disputaient dans sa tête. L'une lui disait de retrouver Lucas, et l'autre de rentrer dans sa chambre. Au tout début elle avait voulu retrouver Lucas, mais il était parti donc...

Et après, elle avait passé ce stupide appel...Bref, vous connaissez la suite.

Tu l'as dit... J'arrive pas à croire que je t'ai poursuivi car je crois avoir entendu une syllbe s'échapper de ta bouche. Et en prime, un ascenseur s'est refermé devant moi ! Maudits ascenseurs...J'ai jamais aimé ces machines de toute manière.

Et c'était bien vrai. Chacun ses phobies, et Sophia était clostrophobe. Elle n'avait pas peur du vide -un tout petit peu en tout cas- elle n'était ni arachnophobe ni rien d'autre, mais elle detestait être enfermée. Si elle se retrouvait coincée dans un ascenseur, elle était sûre qu'elle perdrait tout son calme...

Mais pour le moment, elle avait fait une thèse sur ces magnifiques machines à Lucas, et ce n'était pas vraiment ce à quoi elle s'attendait dans une conversation. Mais c'était tout Sophia. A chaque fois que quelque chose n'allait pas ou qu'elle avait honte, elle parlait, parlait sans cesse. Elle se jura d'attendre que Lucas ai parlé à son tour pour dire quoi que ce soit, sinon elle était persuadée qu'elle allait le gonfler. Mais elle ne put s'empêcher d'ajouter:

Je suis même descendue dans le hall pour demander à la réceptioniste si elle n'avait pas vu un gars blond et grand se ballader... Elle m'a répondu qu'elle en avait vu quelques centaines dans l'heure donc elle ne pouvait pas me...

*Ferme là ! *

Elle se racla la gorge et se tut finalement.

Disons que pour Lucas, le fait qu'elle ait appelé n'était en aucun cas gênant. Et peut-être que si elle n'avait pas ajouté qu'il ferait mieux d'effacer le message ou de l'oublier, il n'aurait pas pris en compte sa petite excuse improvisée. Après tout, qu'avait-il inventé pour entrer dans sa chambre, tout à l'heure ? Ah oui, qu'il voulait s'assurer qu'elle se soit bien installée. Mais il comprenait assez bien que Sophia se sente mal à l'aise, là au téléphone. Elle lui avait demandé deux fois de la laisser et Luke n'avait pas obtempérer une seule fois... Comme quoi, c'était lui qui commettait des erreurs en la trompant -même si, maintenant, il allait arrêter, il se l'était promis en abandonnant l'idée d'aller boire un verre et en rentrant sagement dans sa chambre- mais c'était, lui aussi, qui tenait à elle au point d'inventer n'importe quoi pour lui parler ou la voir ou les deux, tiens.

"Une syllable s'échapper de ta bouche"... Tout le visage de Lucas se crispa en entendant ces quelques mots. Donc, elle avait bien entendu quelque chose lorsqu'il était parti. Bon, ce n'était plus qu'il en doutait puisqu'elle l'avait suivi jusque devant l'ascenceur... Mais il espérait encore qu'elle n'y pense plus ou qu'elle croie qu'elle avait entendu quelque chose alors qu'il n'avait rien dit. Il se sentait stupide. Pourquoi était-il si difficile pour lui de dire ce qu'il ressentait ? Normalement, Lucas était quelqu'un de franc qui aimait dire ce qu'il pensait. D'ailleurs, il ne se gênait jamais pour reprocher quelque chose à quelqu'un ou faire des compliments, selon son humeur. Mais lorsqu'il s'agissait de lui, et là en l'occurence, lorsqu'il s'agissait d'eux, Luke ne pouvait pas. Il faisait un blocage ou se défilait en murmurant ses pensées. Et maintenant, voilà ce que sa stupidité lui faisait faire. Il était là, assis sur son lit, à se demander ce qu'il pourrait bien dire à Sophia qui devait commencer à perdre patience à l'autre bout du fil. Il aurait vraiment aimé voir l'expression de son visage. En fait, il aurait vraiment aimé la revoir tout court...

Elle ajouta que, de toute façon, elle n'avait jamais aimé les ascenceurs et Lucas se mit à sourire. Il connaissait sa phobie et s'en voulut, pour une raison inconnue, d'avoir pris l'ascenceur au lieu des escaliers pour redescendre jusqu'à sa chambre. Il remarqua sa façon de parler, de débiter les mots,... Et il comprit qu'elle était, au moins, tout autant sur les nerfs que lui. Lucas ouvrit la bouche pour lui demander de l'excuser de l'avoir appeler, qu'il allait la laisser, mais elle le coupa et lui avoua qu'elle était descendu pour le chercher.

Le coeur de Lucas ne fit qu'un tour. D'un côté, rassuré parce qu'elle n'avait pas réussi à le retrouver et d'un autre, déçu pour la même raison. Tout simplement parce que Luke ne savait pas ce qu'il lui aurait dit pour remplacer le "Je t'aime" qu'il avait sussuré. Peut-être un :"Je t'ai juste souhaité une bonne nuit" . Pas top comme excuse et il se serait mis dans l'embaras. Et déçu, parce qu'elle avait quand même fait un pas vers lui en lui avouant qu'elle aurait aimé entendre ces fameux mots.

Luke écoutait son petit récit comme s'il était un gamin de quatre ans à qui on racontait une histoire d'épée et de dragon. Mais il ne put en avoir la fin puisque Sophia s'arrêta. Lucas décida alors de prendre la parole, pour la débarasser de ce fardeau.

-Oh ! Et bien... Elle aurait dû te répondre que ce même jeune homme était venu la harceler quelques minutes plus tôt pour qu'elle lui révèle le numéro de la nouvelle chambre d'une certaine Sophia Stevens...

C'était simple. Lucas venait de lui avouer comment il avait su dans quelle chambre elle se trouvait. Ca y est, lui aussi en avait trop dit...

Quand il lui avoua qu'il avait demandé à la receptioniste le numéro de la chambre de Sophia, elle équarquilla les yeux. Mais qu'est ce qu'il avait pû lui dire ou faire à cette pauvre femme pour qu'elle lui donne le numéro de chambre ? Tout de même, si un malade demandait le suméro de chambre de Sophia, cette femme lui aurait donné sans problèmes ! Instinctivement, Sophia se leva pour se diriger vers la porte d'entrée de sa chambre et ferma tous les verrous. Elle s'écarta de la porte, la regarda un instant et eu un sourire satisfait avant de tourner le dos et se promener dans sa chambre d'hôtel.

Elle t'a donné le numéro de ma chambre comme ça ? Et bien ! Tant qu'elle y est elle a qu'a afficher sur un panneau lumineux géant : Sophia Stevens, chambre 202 !

C'était certain, Soph' exagérait nettement. Mais quand même, elle était scandalisée de savoir que son numéro de chambre était à l'accès de n'importe qui. Elle se demandait aussi quelle excuse Lucas avait inventé pour avoir le numéro. Elle ferma les yeux et souffla un coup se disant que c'était inutile de s'énerver et puis après tout, Lucas avait bien fait de passer car ils avaient mis les choses au clair dans leur tête, même si au moment de se quitter ça s'était fini en mélodrame.Elle lui demanda d'un air plus détendu et amusé:

Quelle excuse tu as sorti ? Tu t'es fait passer pour un livreur de pizzas ?

Elle coinca le téléphone entre son oreille et son épaule pour pouvoir ranger un peu le bazard de sa chambre. Elle commença par refaire son lit qui était défait tellement que Sophia s'était jettée dessus à de multiples reprises, puis elle s'attaqua au "canape", du moins ce qu'il en restait. Elle jetta les coussins dans la pièce et remit la tablie basse en plaçe pour enfin remettre un tissus dessus ainsi que des coussins. Cela ressemblait vraiment à un canapé, sauf qu'elle ne pouvait plus s'assoir dessus de peur de tomber une nouvelle fois et de se faire mal pour de bon. Ell prit ensuite de pot de crème glaçée qui était toujours dans sa chambre et le rangea dans le congélateur après avoir ramassé son couvercle en plastique qu'elle avait laissé tombé par terre. Ensuite, elle se planta au millieu de la pièce, et regarda autour d'elle si il restait autre chose à ranger. Eh oui, Sophia était assez maniaque et lors de ses premières nuits avec Lucas elle se souvenait passer derrière lui à chaque fois pour ranger, même quand elle était chez celui-ci. Un beau jour elle avait arrêté de ranger tout ce qui trainait parce que Luke était au bord de la crise de nerfs...

Sophia souria à cette pensée, et elle s'assit finalement par terre en s'ppuyant contre le mur du fond de la pièce, en dessous de la fenêtre. Elle reprit le téléphone dans ses mains...
Elle repensa à ce qu'elle avait vaguement entendu s'achapper de la bouche de Lucas justa avant qu'il ne s'en aille comme un voleur, mais elle essayait de se persuader qu'elle avait rêvé. Mais elle n'arrêtait pas de se dire que si vraiment Lucas n'avait rien dit, il n'aurait pas été si préssé de partir.
Puis, elle se revoya lui dire de partir et comprit qu'elle avait tout simplement halluciné ce que Lucas avait dit et elle en fut quand même soulagée, car elle n'avait pas envie de se battre de nouveau pour savoir ce qu'il pensait ou voulait dire. Et après tout, si il voulait lui dire qu'il l'aimait il le dirait quand il voudrait, même si Sophia avait envie de l'entendre.

Se rendant compte que ça faisait un moment qu'elle était dans ses pensées, elle se releva et se cogna assez violemment la tête contre la fenêtre qu'elle avait réouvert pour aérer la chambre et elle sentit les larmes arriver à ses yeux mais pas parce qu'elle avait envie de pleurer, mais à cause de la douleur.

Aïe !

Sur le choc elle avait laissé tomber le téléphone qu'elle reprit aussitôt en se massant le derrière de la tête.